Perdre ses cheveux est un processus naturel qui s’inscrit dans un cycle constitué de trois phases : l’anagène, la catagène et la télogène. Lorsque la perte est vécue de façon accélérée, il est possible que ce soit le signe d’une alopécie. Ce phénomène se traduit par une chute partielle ou totale des cheveux ou des poils et dispose de caractéristiques propres pouvant alerter le patient qui en est atteint. Elle se caractérise notamment par une perte capillaire supérieure à 100 cheveux par jour, ce qui est au-dessus de la moyenne d’une perte de cheveux normale (entre 60 et 100 maximum par jour).

L’alopécie peut toucher toutes les catégories de population sans distinction d’origine ethnique ou d’âge. Elle se diagnostique en première intention par une prise de sang mais il est aussi probable qu’une biopsie du cuir chevelu soit demandée si celui-ci a un aspect cicatriciel.

Vous pensez souffrir d’alopécie ? Découvrez vite ses formes et ses causes mais aussi les solutions qui peuvent vous aider à mieux la vivre.

Alopécie : ses formes et ses causes.

L’alopécie est un terme d’origine grecque, alôpex, qui faisait autrefois allusion à la perte de poils du renard au printemps. Aujourd’hui, cette anomalie est associée à la fois aux cheveux et aux poils de n’importe quelle zone du corps (sourcils, cils, aisselles…).
Elle est catégorisée selon des symptômes visibles et son origine provient de diverses causes. Progressives ou brutales, temporaires ou définitives, apprenez à repérer les nombreuses formes de la chute de cheveux !

L’alopécie androgénétique

L’alopécie androgénétique est l’un des types de perte de cheveux le plus fréquent. Elle touche principalement les hommes de tout âge (elle peut apparaître dès la fin de la puberté) mais peut aussi atteindre les femmes de façon plus rare et plus tardive.
Bien que la perte soit localisée et graduelle, les symptômes ne sont pas les mêmes en fonction du sexe. Chez l’homme, la chute de cheveux sera visible en premier lieu sur les zones du front et des tempes et provoquera un recul progressif de la lisière. Chez la femme, elle commencera le long de la raie médiane et s’étendra lentement sur le haut du crâne.

L’alopécie androgénétique est causée par une réaction anormale aux androgènes, les hormones masculines. La testostérone, transformée en dihydrotestostérone par l’action de l’enzyme 5 alpha réductase, entraîne un défaut de production du follicule pileux en accélérant le cycle pilaire et stimule les glandes sébacées qui vont produire du sébum en trop grande quantité.  Le follicule pileux est obstrué et tend à affaiblir les cheveux. Ceux-ci vont se renouveler plus rapidement, devenir plus fins et finir par tomber.
Comme son nom l’indique, l’autre cause de ce type d’alopécie est liée aux prédispositions génétiques. En effet, si vos ancêtres souffraient déjà d’une perte de cheveux abondante et définitive, il est fort envisageable que vous subissiez le même problème.

L’alopécie hormonale

L’alopécie hormonale est souvent associée à tort à l’alopécie androgénétique car elle concerne aussi les hormones. Toutefois, elle n’est aucunement liée à une origine génétique. Elle désigne donc plutôt une chute réactionnelle suite à des variations hormonales.
Elle se caractérise également par un rythme de croissance du cheveu plus dense qui finit par s’épuiser. Les cheveux deviennent aussi plus fins et plus faibles, d’où leur chute. Cette alopécie peut être aiguë quand la chute est très abondante, voire excessive. En principe, la repousse des cheveux se fait naturellement après avoir traité la cause du dérèglement hormonal.

Cette forme d’alopécie est constatée chez la femme enceinte ou en période post-partum, ménopausée ou sous traitements médicaux (comme la prise d’une pilule contraceptive mal adaptée, par exemple).

L’effluvium télogène

L’effluvium télogène est la seconde forme la plus courante de chute de cheveux. Elle marque une mort prématurée du cheveu par rapport à son cycle normal. La durée de vie habituelle d’un cheveu se divise en trois phases. La première phase, anagène, correspond à la pousse de ce dernier et dure entre 3 à 7 ans. Dans la seconde phase, catagène, le cheveu s’arrête de pousser pendant 1 à 2 semaines. Enfin, la dernière phase, télogène, garde le cheveu mort fixé sur le crâne pendant 3 mois avant de le laisser tomber.
On distingue généralement trois formes d’effluvium télogène : subit, tardif et chronique. La première forme est une perte de cheveux aiguë, c’est-à-dire soudaine et temporaire, qui peut être due à une situation stressante ou à un traitement médicamenteux comme la chimiothérapie, par exemple. La seconde forme apparaît plusieurs mois après avoir subi un choc émotionnel et reste aussi réversible. La dernière forme traduit une perte régulière et persistante des cheveux qui peut amener à une alopécie androgénétique si vous avez un terrain génétique favorable.

L’effluvium télogène est ainsi, la plupart du temps, un problème passager qui se termine par une repousse des cheveux sous quelques mois.

La pelade ou alopécie circonscrite

La pelade, aussi appelée alopécie circonscrite, est un phénomène localisé mais brutal. Elle se manifeste en plaques délimitées (comme des petits ronds chauves) et évolue sous formes de poussées. Elle n’est bien évidemment pas contagieuse mais paraît tout de suite inquiétante. Rassurez-vous, la pelade n’entraîne pas la destruction définitive des racines de cheveux. Au niveau des plaques, la peau du cuir chevelu reste lisse et blanche.

Il existe deux autres versions de la pelade : la pelade ophiasique et la pelade décalvante totale. La pelade ophiasique commence par une perte de cheveux à la base de la nuque pour progresser vers l’arrière des oreilles. Elle est généralement plus difficile à traiter que la pelade en plaques.
La pelade décalvante totale, quant à elle, touche l’ensemble du cuir chevelu. Elle peut être dite universelle lorsqu’elle affecte l’intégralité des poils du corps (cils, sourcils, aisselles, pubis …).

La pelade est une pathologie dermatologique causée par une anomalie du système immunitaire. C’est une affection auto-immune, c’est-à-dire que votre organisme va considérer à tort les follicules pileux comme corps étrangers et va les attaquer. Elle touche essentiellement les personnes souffrant déjà de maladies auto-immunes ou d’un défaut chromosomique (le syndrome de Down, par exemple).

D’autres alopécies dont les symptômes sont similaires à la pelade peuvent être rencontrées. Néanmoins, elles ne présentent pas les mêmes causes. On retrouve parmi ces dernières la teigne, la trichotillomanie (trouble psychiatrique où les patients tirent, consciemment ou inconsciemment, sur leurs cheveux jusqu’à les arracher) ou l’alopécie de traction.

L’alopécie congénitale

L’alopécie congénitale est la chute de cheveux la plus rare. Elle signifie que la personne atteinte naît avec peu ou pas de cheveux du tout. Son origine est purement génétique. Elle est causée par une absence de racines ou une anomalie de constitution du poil.

L’alopécie diffuse

L’alopécie diffuse, ou chute passagère, est une perte de cheveux soudaine et réversible. Les cheveux repoussent rapidement dans les mois qui suivent.
Elle peut être causée par de nombreux facteurs : les changements de saison (printemps et automne sont des périodes propices), les carences alimentaires (fer, vitamines B, zinc), le stress, etc. L’alopécie diffuse apparaît généralement 2 à 4 mois après le phénomène qui l’a déclenchée.
Par exemple, l’effluvium télogène peut être considérée comme une forme d’alopécie diffuse et aiguë.

L’alopécie cicatricielle

L’alopécie cicatricielle est une forme particulière de la chute de cheveux. Elle est le résultat d’une inflammation qui détruit les papilles et laisse le cuir chevelu atteint de fibrose (des cicatrices). On parle d’alopécie cicatricielle car les follicules pileux sont complètement détruits. Les cheveux n’ont pas de chance de repousser. A ce jour, le mécanisme de cette alopécie n’est pas encore vraiment connu.

L’alopécie de traction

L‘alopécie de traction frappe principalement les personnes aux cheveux crépus. C’est une chute de cheveux durable et localisée au niveau des tempes.
Elle est le résultat de coiffures trop serrées, trop lourdes et de soins trop agressifs comme les rajouts ou le défrisage, par exemple.

Après avoir découvert le mal dont vous souffrez, il est humain de vouloir l’éliminer. Mais alors, comment faire face à une alopécie ?

Alopécie : des solutions pour guérir ?

Bien vécue par les uns, mal vécue par les autres, l’alopécie peut être considérée par ces derniers comme un indicateur de perte de virilité ou de féminité. Solutions locales, traitements oraux, chirurgie… découvrez comment diminuer les effets de la perte de cheveux !

Les solutions locales

Parmi le grand nombre de remèdes qui existent, il y a les solutions locales. On retrouve notamment :
La poudre de kératine qui sert à camoufler les zones dégarnies et donne un résultat instantané mais temporaire. Elle se fixe grâce à l’électricité statique en englobant le cheveu pour le faire paraître plus dense.

Les compléments capillaires ou perruques. Dans le cas d’une perte totale de cheveux, les perruques sont une bonne solution pour recouvrir l’ensemble du crâne. Pour les chutes ne menant pas à la calvitie, vous avez le choix avec les mèches de cheveux artificielles à clipser sur les cheveux existants ou à coller directement sur le cuir chevelu à l’aide d’une résine naturelle.

Les traitements oraux

La prise en charge de l’alopécie, au sens général du terme, peut engendrer l’ingestion de médicaments ou de compléments alimentaires. La phytothérapie et l’aromathérapie ne sont pas en reste pour celles et ceux qui préféreraient une alternative aux deux premiers types de remèdes.

Les médicaments

Selon la forme dont vous souffrez, les traitements à base de médicaments pour l’alopécie peuvent être sensiblement différents.

Pour l’alopécie androgénétique, plusieurs thérapeutiques peuvent être proposées.
Il s’agit tout d’abord du Minoxidil, un médicament qui ralentit le processus de la chute des cheveux en diminuant l’effet des androgènes. Il peut engendrer des effets secondaires comme la dermatite de contact allergique, le prurit, les céphalées, les vertiges, etc.
Le Finastéride, quant à lui, agit comme un inhibiteur de la 5 alpha réductase, une enzyme responsable de la production de testostérone. Il n’est toutefois délivré que sur ordonnance et ses effets indésirables peuvent être les troubles de l’érection chez les hommes.

Il est nécessaire de savoir que pour ces deux premiers traitements, les premiers effets ne sont visibles qu’après 4 à 6 mois. Après un an de traitement, il est nécessaire d’effectuer une visite chez un dermatologue afin de réévaluer l’efficacité et la posologie.
Les deux derniers traitements indiqués, et aussi délivrés sur ordonnance, sont l’acétate de cyprotérone et le spironolactone (plus largement prescrit pour les femmes souffrant d’hyperandrogénie).

Dans le cas d’une pelade, ce sont les dermocorticoïdes ou le minoxidil qui peuvent être employés pour stimuler la repousse. Attention toutefois, selon l’origine de la pelade, ces derniers ne seront pas utiles. Par exemple, pour traiter la teigne, ils pourront être remplacés par des antimycosiques.
En règle générale, pour une pelade aux causes non infectieuses, il n’est pas nécessaire de proposer un traitement car la repousse se fait naturellement dans les 6 mois.S’il y a un fort retentissement psychique sur la personne atteinte, une prothèse capillaire peut être la solution idéale.
Pour l’effluvium télogène, il faudra traiter l’origine du problème pour obtenir de nouveau de beaux cheveux. Il peut s’agir du médicament, des problèmes de santé comme la dysthyroïdie, de carences en vitamines B5, B8 ou H. Comme pour la pelade, cette alopécie se résout progressivement donc il n’y a pas de traitement obligatoirement nécessaire.

Le cas de l’alopécie cicatricielle est particulier. Selon les stigmates de cette perte de cheveux, les traitements seront différents. Cela peut être de la chirurgie réparatrice comme l’administration de dermocorticoïdes.

L’alopécie de traction nécessite seulement un arrêt immédiat des pratiques agressives.

Les compléments alimentaires

Certains compléments alimentaires ont un mécanisme d’action qui permet, après une cure plus ou moins longue, de retrouver une belle densité de cheveux. Il est possible de se procurer ces compléments alimentaires en pharmacie en demandant conseil à votre pharmacien. Retrouvez notamment :

  • Luxéol Pousse, croissance et fortification (à base de roquette, prêle des champs, vitamines et minéraux)
  • Oenobiol Santé & Croissance (les capsules stimulent la croissance des cheveux grâce à la vitamine B8 .)
  • Biotine 5 mg 60 comprimés (traitement d’appoint des alopécies diffuses, il ne peut être délivré que sur ordonnance).
  • ACM Novophane ongles et cheveux 60 gélules (supplémentation en acides aminés soufrés, en vitamines B2, B5, B6, E et C et en oligo-éléments pour le maintien d’une belle chevelure)

La phytothérapie

Pour atténuer la chute de cheveux, la phytothérapie représente une alternative naturelle. Elles ne bloqueront pas le processus de la perte de cheveux mais contribueront à ce qu’il soit plus lent. Les plantes les plus connues pour freiner l’alopécie sont l’alfalfa, l’ortie, le thé vert et la levure de bière.

L’alfalfa est appréciée pour renforcer la vitalité des cheveux. C’est une plante riche en minéraux qui permettrait de prévenir l’alopécie et de remédier aux problèmes de cheveux cassants. Elle est très communément retrouvée sous formes de gélules.

L’ortie serait une plante très efficace pour favoriser la pousse et stopper la perte de cheveux. Elle est particulièrement riche en zinc et en silice, deux actifs qui interviennent dans le renouvellement cellulaire des cheveux. Elle agirait en freinant le processus de transformation de la testostérone en dihydrotestostérone. L’ortie se trouve sous plusieurs formes : gélules, poudre à diluer et application locale.

Le thé vert est une plante qui aurait des vertus refrénant la chute de ces derniers. Dotée de catéchines, molécules au pouvoir antioxydant, le thé vert réduirait l’action de la dihydrotestostérone et stimulerait la repousse des cheveux. Pour bénéficier de ses bienfaits, il suffit de boire quelques tasses quotidiennement.

La levure de bière est très réputée pour sa teneur en vitamines, en protéines et en minéraux. Elle accroît la pousse des cheveux et est essentielle à leur bonne santé. Toutes deux présentes dans sa composition, la biotine et la vitamine B6 sont respectivement responsables de la pousse rapide de la chevelure et du renforcement de la fibre capillaire.

L’aromathérapie

L’aromathérapie est préconisée en prévention ou en remède contre une alopécie déjà présente. Comme pour chaque traitement présenté dans cet article, il est toujours conseillé de comprendre la cause de votre perte de cheveux à l’aide de votre médecin avant d’utiliser telle ou telle solution.
Un grand nombre d’huiles essentielles active la circulation au niveau du cuir chevelu et aide à la stimulation de la pousse. Parmi elles, on peut retrouver entre autres :

  • L’huile essentielle de gingembre,
  • L’huile essentielle de cyprès,
  • L’huile essentielle de Pin Sylvestre,
  • L’huile essentielle de Romarin

Lorsque l’ensemble des traitements ne suffit plus à vous satisfaire, il faut se tourner vers des solutions radicales comme la greffe de cheveux. Si un mal être est associé à votre alopécie une prise en charge psychologique peut être un véritable plus.

Le traitement chirurgical comme dernier recours

Quand la chute de cheveux devient trop embarrassante et que les traitements usuels ne vous paraissent plus performants, la greffe capillaire peut devenir votre ultime solution.

La greffe de cheveux est une méthode efficace mais qui reste globalement très coûteuse. C’est une solution esthétique qui permet de retrouver une belle chevelure grâce aux techniques d’implantations capillaires imitant la posture naturelle des cheveux.

A ce jour, il existe 2 grandes méthodes d’implantation capillaire. La première se nomme la méthode de la bandelette. Elle consiste à prélever, sous anesthésie locale, une bande plus ou moins longue de bulbes pour pouvoir les réimplanter sur les zones dégarnies. La seconde méthode, la FUE (Follicular Unit Extraction), extrait les bulbes de l’arrière du crâne à l’aide d’un foret chirurgical afin de les redistribuer sur les zones à couvrir.

Ces deux procédés sont des actes chirurgicaux à prendre très au sérieux. Ils doivent être réalisés par des dermatologues ou chirurgiens compétents spécialistes de la greffe de cheveux.

Finalement, l’alopécie est un phénomène aux causes variées (parfois mal connues !) et plutôt fréquent chez l’homme et la femme. Bien qu’affectant l’estime de soi, la perte de cheveux partielle ou totale n’est pas la fin du monde. Elle peut être limitée dans le temps par divers traitements, voire totalement éradiquée par la chirurgie. Si vous en êtes déjà arrivé au stade de la calvitie, pas de panique ! Être chauve n’est pas une situation embarrassante, bien au contraire ! Beaucoup de célébrités, comme Pascal Obispo, Bruce Willis, Vin Diesel, Jason Statham ou encore Harry Roselmack, en ont fait un atout beauté et s’assument complètement, alors pourquoi ne serait-ce pas le cas pour vous ?